Rémi Tamburini
"Unique employé du PAA (Proto Artistique Administration), Rémi Tamburini construit des prototypes en matériaux low-tech imitant des sonars high-tech complexes ou des containers destinés à envoyer des œuvres dans l'espace. Son univers emprunte autant à Star Trek et X-Files qu'aux recherches scientifiques menées par Edward Sagan dans les années 70.
Soucoupe noire gonflée à l'hélium, correspondance avec la NASA, dispositif de diffusion sonore visant à entrer en contact avec des populations extraterrestres : les propositions de l'artiste installé à Bruxelles nous invitent à croire « à un ciel fait de vie »1. Au-delà de la réalité matérielle de l'objet exposé, il entend nous raconter une histoire. Autour de ses sculptures et installations gravitent ainsi des objets, flyers, vinyles ou buvards de LSD : autant d'éléments qui participent aux scénarios et mises en situation conçus par l'artiste. Pour rendre crédibles ses propositions, Rémi n’hésite pas à montrer les outils de cette construction; ainsi il ne cherche point à manipuler le public mais lui fait confiance.
En 2013, Tamburini met en scène le rêve d’une fête à l’ère du voyage intergalactique. Le Cosmic Night Club est une idylle à décoller du plancher terrien, une utopie venant du futur pour le futur. L’excentrique potentiel de cette architecture se déploie en témoin là où on ne l’attend pas, où l’expérience du firmament devient enfin possible.
Mis en orbite avec l'aide de l'architecte Gautier Taquard qui en réalise les plans, le Cosmic Night Club atterrit à la galerie d’art ZSenne à Bruxelles en octobre 2013. Plongé dans le noir, l'espace d'exposition est tapissé d'un papier peint où se répète inlassablement la sensuelle silhouette d'une danseuse de pole dance. Panneaux lumineux, enseigne PAA, imposant sound system, cabine DJ estampillée Cosmic Night Club et barre de pole dance lumineuse plantent encore le décor de ce club singulier.
Au delà de sa scénographie soignée, le Cosmic Night Club est avant tout une expérience sensible, de celles qui « explos[ent] les œillères télescopiques, réveill[ent] l’inconscient de ton petit cosmos intérieur »2. Le temps d'une soirée, le night-club vibre au rythme des beats électroniques distillés par la Flaque tandis que la championne de pole dance Sarah Cavenaile fait tourner les têtes dans sa combinaison argentée. Immergé dans la fête, le spectateur se mue alors en clubbeur galactique et devient l'un des acteurs de cette utopie concrétisée" Extrait de la revue "Gros Gris"