Sylvie Rodriguez

Le travail de Sylvie Rodriguez se construit essentiellement avec des objets souvent devenus inutiles, qu’elle collectionne et qu’elle sauve du désastre : des bouteilles, des canettes, des livres, des mouchoirs de poche, des ballons dégonflés, de vieilles planches, des vieux cahiers, des vieux draps, etc...
Elle les brise et les recolle, les déchire et les recoud. Comme une clef à molette avec laquelle on enfoncerait un clou, une tasse où l’on planterait une petite fleur, elle détourne de leur fonction initiale ces objets devenus alors matériaux de ses installations et de ses sculptures. Une observation du déjà fait, détruit puis reconstruit.
Il y a très peu de neuf, très peu d’images fraîchement photographiées ou d’objets créés de toute pièce.
Ses trouvailles bricolées créent des environnements absurdes, des jeux dont on ne comprend pas la règle, des constructions fragiles qui menacent de s’écrouler.
Sylvie Rodriguez se met à l’écoute de ces objets en déliquescence, rejetés, comme en manque de paternité. Elle les prend au sérieux, écoute leurs petites voix ténues, elle leur donne une chance de s’exprimer autrement, par son truchement en leur proposant de devenir partie prenante de ses jeux sémantiques.